Etape 53 - Cathédrale Saint-Bavon de Gand - La nef et le choeur

Mardi 5 février 2019. Et voici la cathédrale Saint-Bavon*** dans toute sa splendeur. Son choeur gothique rayonnant frappe aussitôt par son gigantisme. Mais cette grandeur cache des détails et des aléas qui sont bien visibles à l'oeil nu... si l'on veut bien prendre la peine de bien observer.

Car la grandeur de la cathédrale Saint-Bavon colle parfaitement à l'histoire même de la ville. On commença à la construire dans le plus pur style roman (il n'en reste que la crypte), puis ont construisit en style gothique : d'abord avec la pierre grise de Tournai, puis la pierre blanche du pays d'Alost au fait de la gloire commerciale de la ville, puis enfin, l'on dut se rabattre sur la brique après le XVIe siècle, faute d'argent...

Il n'empêche, cette cathédrale Saint-Bavon***, classée au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco, est une pure merveille. Un véritable musée, vaste et magnifique. Son statut de cathédrale ayant incité tous les nantis du pays à y construire, l'un une chapelle, l'autre un tombeau, ou d'autres encore à la doter de mobiliers et de peintures monumentales.

Pour admirer toute la splendeur de la construction , il faut relever la tête vers cette nef absolument fantastique, avec son cheminement de voûte, étrange et compliqué. Sans oublier le jubé monumental qui trahit l'influence du baroque à la Renaissance, avec ses marbres magnifiques et ses grisailles.

Et que dire du déambulatoire ! On croirait son sol en damier comme tout droit sorti d'une peinture de genre exécutée par Vermeer, Dou ou Van Mieris !

Autour du déambulatoire, s'articulent de nombreuses petites chapelles financées par les grandes familles de la bourgoisie flamande. Mais la plus connue est celle qui abritait encore l'Agneau mystique***. On peut y voir à la place une copie, l'original étant actuellement conservé au musée des Beaux-Arts où il est en cours de restauration.

A l'intérieur des chapelles se dressent de nombreux mausolées d'évêques, des portes richement ouvragées et des tableaux, dont un Rubens, dans la chapelle de saint-Pierre et Saint-Paul, la dernière.

Quant au choeur, il abrite une impressionnante série de stalles sculptées. Certes on est loin des stalles de la cathédrale d'Ulm, mais l'ensemble s'articule parfaitement avec le dallage et les grisailles exécutées autour d'elles.

On y trouve même des candélabres aux armes de la couronne d'Angleterre. Pas étonnant avec le nombre d'Anglais qui s'établirent dans la cité dès le XVIIIe et le XIXe siècle.

Aux murs, dans le choeur et le transept, les blasons portes les armes des grndes familles des Pays-Bas bourguignons et espagnols.

Pour la petite histoire, le dernier chapitre des chevaliers de la Toison d'or se tint à Gand en 1559 et on peut remarquer la présence des armoiries des comtes d'Egmont de Hornes, membres de l'ordre... et décapités à Bruxelles en 1568 sur ordre d'un autre membre de l'Ordre, le duc d'Albe. Pour un ordre qui prônait le soutien et l'entraide entre ses membres, cela fit un peut désordre...